
La Mauritanie est un pays désertique par excellence (environ 80 à 85 % du territoire sont des terres arides). Le pays est subdivisé en 4 grandes zones écologiques chacune à ses propres potentialités et richesses fauniques. Il est absolument faux de croire que le désert est un milieu stérile et pauvre en être vivant. La loi de la nature fait qu’au niveau de chaque milieu quelque soit sa médiocrité, il constitue un biotope et un habitat favorable à un ensemble d’être vivant (animaux et végétaux) acclimatés et résignés. Dans le temps, la Mauritanie était un pays assez riche en grande faune mais au fit de temps et sous l’effet conjuguais de la sécheresse et de la pression anthropique, à part l’avifaune (oiseaux), la Mauritanie ne compte plus une faune au sens vrai de mot.
La disparition de la faune en Mauritanie a passé par deux périodes distinctes. Une période géologique au cours de laquelle la grande faune, représentées dans les pentures rupestres sahariennes, il y a 8000 an, sont retirées dans l’actuel Sahel suite à l’avancer du désert. Une autre période historique accélérée depuis le début du siècle ou une faune adaptée aux conditions du milieu a été détruite et remplacée par le bétail.
La disparition de la faune n’est qu’un impact de la dégradation générale des ressources naturelles. Parmi les causes de cette dégradation, on cite entre autres :
1. l’effet de la désertification sur la faune par la disparition des habitats naturels nécessaire à la survie.
2. le défrichement des forêts sur la vallée du Fleuve Sénégal pour les cultures ce qui a conduit à la disparition des Cobs, des Singes et des Oiseux qui en dépendaient.
3. le défrichement de plusieurs Tamourts dans le Sud-est qui servaient de refuges à la faune lors des années sèches pour l’installation des cultures de décrues.
4. La plupart des forêts galeries qui subsiste aux abords des sources dans le Trab el Hajra et servaient de refuges en saison sèches, aux animaux sauvages ont été détruites pour la production du bois de chauffage, des poteaux ou des piquets destinés à la construction.
Toutefois, la disparition de la faune a précédé celle des ses habitats. La cause directe et déterminante a été la chasse et non la désertification ou la sécheresse. Cette dernière manifestation de grande variation historique du climat a joué sur les effectifs par la diminution de la naissance, l’augmentation de la mortalité ou même, la modification des certaines aires de répartitions, mais rien ne permet de conclure qu’elle était la cause des disparitions observées.
A l’origine, les moyens de chasses étaient très simple et n’avaient qu’un impacte limité sur la faune. Les premiers grands massacres de la faune ont été le fait des garnisons militaires coloniales installées dans l’arrière pays depuis le début du siècle. Les abus de la garnison d’Atar en particulier, avaient, à l’époque, attiré l’attention du gouvernement de l’AOF.
A partir de la seconde guerre mondiale, l’introduction d’armes à feu modernes, distribués par l’administration coloniale a des notables recrutés comme auxiliaires, transformés la chasse traditionnelle en activité potentiellement lucrative. Ce fut l’époque des grands carnages où l’on vit une profession de la chasse. La diffusion des véhicules tous terrains, d’armes de guerre depuis la l’indépendance et surtout après la guerre du Sahara, a accéléré la disparition du restant de la faune.
Autres facteurs ont influencé l’existence de la faune :
• La peste bovine
• Implantation des villages
• Construction des routes et barrages
• Campagne d’éradication des animaux nuisibles à l’homme, aux cheptels et aux cultures
• Feux de brousses